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A Contretemps, Bulletin bibliographique
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Une jeunesse allemande
À contretemps, n° 23, avril 2006
Article mis en ligne le 26 avril 2007
dernière modification le 27 novembre 2014

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■ Georg K. GLASER
SECRET ET VIOLENCE
Chronique des années rouge et brun (1920-1945)

Préfacé par André Prudhommeaux
Traduit de l’allemand par Anacharsis Toulon
Marseille, Agone, « Marginales », 2004, 576 p.

On le dira d’emblée pour ne plus y revenir : cette réédition de Secret et Violence, de Georg K. Glaser, ouvrage originellement paru en 1951 et donné ici dans une nouvelle traduction, méritait mieux, beaucoup mieux, que ce silence obtus de la critique qui accompagna sa sortie [1]. De deux choses l’une, alors : ou celle-ci ne sert à rien, ce qui est plausible, ou elle ne sait pas lire, ce qui l’est autant. Considérons donc que les grands livres vivent sans elle, même petitement, comme les « petits » éditeurs qui s’entêtent à les publier.

Secret et Violence est, en effet, un grand livre. Non parce qu’il innove, mais parce qu’il restitue, dans son exacte démesure, un temps détestable. « Ce livre, lit-on en avertissement d’ouvrage, monte à l’assaut, au nom d’une vie humaine intégrale, de toutes les idéologies ; il affronte “le secret et la violence” qui les enfantent et les nourrissent, qui transforment de prétendus émancipateurs en bourreaux, encasernent les groupes affinitaires et encagent les nomades. » À travers les pérégrinations de Valtin Haueisen, le double de Glaser, ce récit fortement autobiographique creuse profond le sillon des horreurs d’une époque où tout s’effondre, où l’humanité perd pied, où la fraternité se militarise. Il raconte une jeunesse allemande, celle d’un nomade communiste confronté, impuissant, à la montée d’un ennemi redoutable, le nazisme, sorti lui aussi des bas-fonds d’une société mourante et s’abreuvant aux mêmes mythes, aux mêmes rêves de grandeur, aux mêmes frustrations et à la même violence que ses adversaires les plus déterminés. Dérangeant, Secret et Violence l’est autant qu’on puisse l’être, parce qu’il éclaire d’une lumière crue les bassesses et les connivences d’un temps qui en regorgea, parce qu’il s’entête à opposer à la vision « résistancialiste » d’une après-guerre soucieuse de reconstruction celle, infiniment plus complexe, d’un témoin du désordre arc-bouté sur son seul vécu d’homme et déterminé à le transmettre sans fard.

Cette violence qui court tout au long du récit de Glaser est inscrite dans la terrible phrase sur laquelle il s’ouvre : « Il avait mis huit enfants au monde et tout fait pour les voir presque aussitôt rendre l’âme. » Ce qui suit est à l’avenant : les coups du père, donnés à froid et avec méthode, que reçoit l’enfant ; l’angoisse du « trou noir » – cette « demi-mort » qui l’envahit ; la mère, qui elle-même a « franchi les frontières de la peur » et qui n’a que ses « bras sacrés » à lui offrir. Un début d’apocalypse, où tout est dit de la haine qui naît, de la volonté de résister qui, de coup en coup, se construit, de l’appel du dehors pour fuir la prison du dedans. Sans trémolos, sèchement, Glaser crache son secret. Quelques pages suffisent. Inoubliables.

S’enfuir, être ramené, battu « comme on n’oserait battre une bête » et recommencer sans fin. Jusqu’à la belle, celle dont on ne revient pas. « Je savais, écrit Glaser, qu’il y avait une brèche vers la liberté. » À force d’obstination, Valtin la trouve. Il devient chemineau, côtoie les trimardeurs et les malandrins, découvre un monde « qui n’obéit pas aux lois » existantes, « mais qui pourtant n’est pas sans lois », un monde étrange, dangereux, violent, où la liberté se gagne au quotidien. Contre soi, contre les autres, contre l’absurdité d’une époque qui s’apprête à accoucher du pire. Un soir de 1926, derrière la vitre d’une brasserie, le môme aperçoit son « vieux » – le douanier Haueisen – siégeant « sous un étendard portant une croix gammée noire dans un disque blanc ». Autour de lui, ils sont quelques-uns. Très peu. Nous en sommes au début.

À ras de terre, à ras des hommes, Secret et Violence n’enjolive pas plus qu’il ne noircit. Il juge à peine. Le talent de l’écrivain consiste à transcender le témoignage individuel pour lui donner valeur collective. De sa propre expérience naît le roman d’une époque, d’une génération et d’un naufrage. D’allers en retours, de bonnes en mauvaises rencontres, d’abris en soupes populaires, de pérégrinations en haltes forcées, ce livre tient du roman d’initiation. Il conte l’histoire d’un jeune garçon qui s’accouche lui-même en « cette époque de l’entre-deux-guerres qui vit l’appauvrissement de tant d’individus ». Un jeune garçon doté d’une force « sans expression, sans nom, sans moyen ». Un jeune garçon qui cherche sa voie et qui peut basculer d’un côté comme de l’autre.

Mis en carte comme vagabond et vu son jeune âge, Valtin est mené à Billigheim, « institution fondée par Varlegen, un éducateur connu pour ses expériences audacieuses ». Il y va contre son gré, mais s’y sent vite à l’aise. « Il me semblait que je m’abreuvais enfin à la source désirée depuis tant d’années. J’étais insatiable comme une terre crevassée. » Les éducateurs sont des progressistes appartenant à l’association des Amis de la nature, décidés à faire un « petit Weimar » de cette institution éducative.

Pourtant, le projet pédagogique porté par Billigheim – la « maison sans barreaux » – n’a pas, sur Valtin, les effets escomptés. Il admire, certes, l’enthousiasme de ses initiateurs, mais il en perçoit les limites et les contradictions. Dès lors, il s’entête à les démasquer en se livrant, en compagnie de Jockel, son frère en révolte, à un patient travail de sape. Le résultat ne se fait pas attendre : les « éducationnistes » lâchent pied et perdent la face. Au bout de la révolte et après un passage chez les fous, pour y être observés, Valtin et Jockel se retrouvent en maison de correction, où leur réputation de mutins les a précédés. L’un et l’autre se définissent comme d’ardents révolutionnaires. Le temps de la prise d’armes est venu. Le Parti n’est pas loin.

L’adhésion de Valtin Haueisen au communisme naît tout à la fois d’une demande d’action, d’un désir d’aventure et d’un besoin d’appartenance. Elle n’est ni directement politique ni particulièrement sectaire. Il va avoir vingt ans, la cruauté ne l’effraie pas et il se trouve une famille. On ne sait avec précision, de la tête ou du cœur, ce qui commande dans sa démarche. On sait surtout qu’il sent, au loin, gronder « un torrent mis en mouvement par des forces infiniment plus puissantes ». On sait enfin qu’il ne sera jamais un bon communiste, c’est-à-dire un « fidèle soldat ». Trop anarchiste, trop indépendant pour cela.

Le baptême du feu, c’est un flic qu’il frappe au cours d’une marche de crève-la-faim. Valtin se retrouve à la prison de Preungesheim, où il reçoit la visite du « vieux ». « Avec les années, il avait un peu grossi. Il était bien habillé, comme il convient à un employé propriétaire d’une maison, et – c’était la seule nouveauté – il portait courageusement l’insigne du mouvement hitlérien, l’ “araignée”. »

Nous sommes désormais au temps où se pose « la question du pouvoir » et où, partageant la même « nécessité d’un ordre nouveau », « groupes de combat » rouges et « sections d’assaut » brunes se mènent apparemment une guerre sans merci. Un temps, ajoute Glaser, où « l’âme des camarades » se laisse progressivement envahir par « l’esprit répugnant », celui qui conjugue « volonté de servitude » et « assujettissement dans l’adoration ».

Sorti de Preungesheim, Valtin est pris en main par le Parti. « Presque physiquement ». On l’entoure, on le conduit au Secours rouge, on l’aide financièrement. En prison, il s’est mis à écrire. On l’encourage à poursuivre. « Commencèrent alors les deux années les plus heureuses, les plus fécondes, les plus paisibles de ma vie », fait dire Glaser à Valtin. Il publie des nouvelles dans la Frankfurter Zeitung, lit Romain Rolland, Kafka, Zola, Stendhal, suit des cours du soir à l’Institut de recherches sociales, celui de Theodor Adorno et de Max Horkheimer, fréquente les réunions berlinoises des auteurs du Parti. En somme, il est en train de devenir quelqu’un d’autre, un étranger à lui-même et à son propre univers – le lumpen des villes, l’armée des sans-emploi. De le quitter, ce monde, de s’en extraire, Valtin sait qu’il trahirait. Il y revient, donc, après avoir participé, à Berlin, à « la dernière grande grève » ayant eu cours sur le sol allemand avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir, celle des transports, « une entreprise fort hasardeuse », écrit Glaser, que « le Parti men[a] avec les bruns contre les syndicats libres ».

Nous sommes à la fin de 1932. De retour chez lui, le « délégué de district » Valtin Haueisen porte veste de cuir. Sa mission consiste à battre le pavé et à contenir les nazis. Veillées d’armes et combats de rue deviennent son pain quotidien. Un jour, cependant, et contre toute attente, le Parti recule : à Berlin la Rouge, précisément, et devant la Maison Karl-Liebknecht, de surcroît. Le coup est dur pour Valtin et ses amis. Il en subira d’autres. Car, en « cet hiver le plus froid et le plus chargé de menaces de tous les hivers », la catastrophe pointe, et gagne ». « Les dernières élections au début de mars, écrit Glaser, donnèrent quatorze millions de voix au mouvement ouvrier, et ces voix étaient comme un dernier appel plaintif dans la nuit qui tombait. Il n’y eut pas de réponse. » Le grand nettoyage peut commencer.

Cette défaite, Glaser nous la conte par le menu. À sa place de combattant, Valtin tente de remonter le courant, de rencontrer des responsables du Parti. Pour comprendre. Le laminage est total. Dans ce chaos, la ligne est tout entière sous-tendue par l’idée absurde que la rapide désagrégation du mouvement hitlérien profitera à la cause du prolétariat. Elle induit la patience et conduit au suicide. Au cours d’une action, Valtin tue un nazi. « Je visai et tirai, avec une telle volupté dans la haine que je serrais les dents. La première balle atteignit Althaus, mais je continuai. Je souhaitais avec ferveur que mes balles fussent autant de marteaux, pour le broyer, le mettre en pièces, l’enfoncer dans la terre. Je tirai, je tirai, et soulagé je repris haleine une minute, puis je me mis à courir pour sauver ma vie. » Désormais, pour Valtin, la seule issue est dans la fuite. Et pour longtemps. En Sarre, avant l’annexion au Reich, dans un premier temps. En France, ensuite. Dans la guerre, enfin. Fuite infinie.

Dans cet effondrement sans limites, deux figures rigoureusement opposées incarnent mieux que toutes, aux yeux de Valtin, la double dimension du communisme. La première, c’est celle de Van der Lubbe, « l’incendiaire à l’âme ardente », dont l’acte aurait valu à quiconque « tout au plus deux ans de prison » et qui le paya de sa vie. Au sein du mouvement communiste, écrit Glaser, « j’ai peut-être été le seul à souffrir d’être semblable à la figure maudite de l’instable rebelle, rongé d’inquiétude et torturé par le doute. Ils étaient un milliard, une foule innombrable d’irresponsables à vouloir sa mort. Il ne s’agissait pas de condamner un coupable mais de réprimer l’attitude du révolté, de celui qui s’engage pour la cause à laquelle il s’est voué. Cela signifiait qu’on ne tolérerait donc plus que la soumission. » La seconde figure, c’est celle de Jockel, son frère d’armes, l’anti-Marinus par excellence. Homme de confiance de l’appareil clandestin, on lui confie les missions les plus dangereuses et, ce faisant, on le teste. Perdu pour la révolte, il deviendra un politique, une crapule stalinienne de la pire espèce « portant habits bourgeois et portefeuille bien garni ». Entre-temps, Jockel, grand diffuseur du Livre brun – qui condamnait Marinus à l’infamie -, avait été envoyé en Espagne et porté disparu avant de se retrouver, sous une autre identité, à l’École de guerre de Moscou. « Il était bel et bien mort, écrit Glaser. Il n’était pas revenu vivant de cet au-delà étrange, où les morts apparaissaient, spectres lugubres de l’avenir, non comme les ombres mais comme des corps dépouillés de leur jeunesse, de leur flamme, de leur rêve et de leur âme, et ne pouvaient même plus pêcher que selon les prescriptions. » Désormais, Valtin choisira toujours la révolte contre la politique, Marinus contre Jockel.

Quand la Sarre est rattachée au Reich, Valtin est en prison. Libéré, il ne lui reste plus qu’une porte de sortie : la France. Pour échapper à la « douce misère » de Paris – où il est tombé amoureux d’une jeune libraire –, il se retrouve à Canon, dans l’Eure. Embauché aux Ateliers des chemins de fer de Normandie, il y travaillera comme traceur – « l’exécutant entre les plans de l’ingénieur et les outils du chaudronnier », précise Glaser. À Canon, Valtin découvre « une race d’hommes particuliers » , syndicalistes, pacifistes et solidaires, « de purs disciples incorruptibles de la bonne vieille école du mouvement ouvrier » des origines, celui de la « culture de soi-même » et de l’autonomie chères à Pelloutier. Ces « ouvriers qualifiés », fiers de leur métier », font de ce lieu « un jardin expérimental », « la première cellule vivante d’un monde possible ». Valtin s’y sent bien, si bien qu’il écrit à Paris pour publier les bans de son mariage, convaincu que son « passé lui-même s’abolissait, un passé toujours plus reculé ». La tranquillité au prix de l’oubli, en somme, comme si, un court instant, « la randonnée hors de l’histoire » était possible.

C’est par Albert qu’elle reprend ses droits, l’histoire, cette histoire atroce qui s’apprête à déferler sur le monde. Albert revient d’un camp de détention où il a passé trois ans, après avoir séjourné quelques mois dans les caves de la SS. Mille jours en tout. « Je voyais que je ne savais rien, écrit Glaser. J’avais seulement eu le pressentiment d’une terreur fabriquée industriellement. » Valtin l’invite à venir se reposer à Canon. Albert y témoigne de ce qu’il a vécu, mais personne ne l’écoute. « Ils étaient oppressés, comme devant un suppliant qu’ils n’auraient osé regarder parce que sa misère les écœurait. » C’est ainsi. Quand on veut faire taire le témoin du malheur parce qu’il est perçu comme un oiseau de mauvais augure, la partie est définitivement perdue. « Peu à peu, écrit Glaser, je regrettai presque de l’avoir invité. Si légers que fussent ses pas, si peu de place qu’il occupât, chacun de ses mouvements soulevait une poussière, qui s’accumulait silencieusement depuis des dizaines d’années. Il était une pierre d’achoppement. De lui émanait le scandale. »

Quand Hitler franchit la frontière polonaise, l’heure n’est plus au bilan, mais à la débandade. Albert rejoint « l’étrange troupeau des réfugiés » allemands de Paris, ceux que la capitale avait accueillis, quelques années plus tôt, « par des diffamations et des slogans violents sur tous les murs ». Désormais ces réfugiés sont devenus des boches, désignés comme tels et déclarés saboteurs. Nombre d’entre eux, comme Albert, sont pris entre l’enclume d’une France xénophobe et le marteau de leur ex-Parti. Triste sort que celui de ces antinazis confondus avec leurs bourreaux, de ces communistes traqués par leurs propres flics, de ces internationalistes subissant la « dernière battue » de la « seule réelle internationale » qui ait subsisté au massacre : celle d’une police ramifiée, multiforme et omniprésente.

La guerre est là. Valtin, qui s’est marié et est devenu français, s’en va rejoindre son bataillon. Pour ses collègues en uniforme, il est le type « on ne sait d’où ». De Mayenne en Wallonie, il échoue finalement « dans le chaudron autour de Dunkerque ». Il a vingt-neuf ans, et craint « d’être né trop tard pour pouvoir jouer un rôle historique dans le dernier combat pour l’avenir ». Fait prisonnier avec son unité, il s’invente sur-le-champ une identité bien française de Lorrain : Antoine Ferreux. Il la gardera jusqu’à la fin de la guerre et s’appliquera à soigner sa prononciation.

Le reste relève du seul destin. Envoyé à Domfront, dans l’Orne, il rejoint en tant que prisonnier les ateliers d’une unité motorisée. Par sa femme, il apprend que la Gestapo le recherche activement. Fuir ? La tentation est puissante, mais vaine. « Je le savais maintenant, personne ne peut fuir. On n’échappe jamais à soi-même. On ne peut faire table rase. » Bientôt, Valtin est conduit à Chartres avant de se retrouver dans « un train à destination du Reich ». Par un de ces hasards dont l’Histoire a le secret (et la violence), le train le ramène chez lui, du côté de Worms, en Palatinat. « Quand le train ralentit, franchissant d’innombrables voies, et s’arrêta, quand les portes furent ouvertes, faisant surgir l’image que j’avais portée si longtemps en moi, je sentis avec angoisse mon cœur prendre son élan, comme un bûcheron empoigne sa hache, se gonfler lentement jusqu’à éclater. Je revenais comme un mort parmi les vivants. » Sept ans après.

Commence alors, pour Valtin, un « temps infiniment long », un temps où il faut tenir, garder le secret, dissimuler avec habileté, se méfier de tout un chacun, jouer les Français « tels qu’on se les imagine » et mener sa propre lutte en choisissant sa « propre cause ».

Dénoncé, Valtin se retrouve mis au secret à la prison du stalag. Mené par un capitaine de l’Abwehr, l’interrogatoire auquel il est soumis, en présence du Sonderführer et d’un interprète, est très directement politique. Sentant que l’homme qui le questionne se comporte comme un allié possible, Valtin décide de jouer le jeu. Il assume partie de ce qu’on lui reproche sans rien révéler de l’essentiel de ses anciennes activités communistes.

Mis à la « discipline » – le pire endroit du camp –, il y connaît des semblables, une « assemblée de rebelles, d’obstinés, agissant à leur gré, par leurs propres forces et leurs propres moyens ». « J’étais heureux d’attendre parmi ces camarades la conclusion de l’enquête qui pouvait signifier ma mort. C’était mon pays et ma famille, les frères de l’incendiaire à l’âme ardente, toujours en quête, et à qui je ressemblais sans que cela ne me tourmente plus. » Avec eux, Valtin se met en grève, « la seule grève que j’eusse vécue en cinq ans ». Pour l’honneur. Ou contre le déshonneur d’avoir vécu une jeunesse allemande en un temps où la « grande invention » des nazis fut sûrement, comme l’écrit Glaser, d’avoir su transformer la « force » des déshérités en « haine » nationale-socialiste.

Son identité découverte, Valtin tente une évasion. Nous sommes en 1944. Elle rate. Le train qui doit le mener à Mulhouse fait demi-tour. Comme si cette Allemagne, dont il connaît désormais le secret et la violence, lui collait définitivement aux semelles. Terré dans ses décombres, il tardera encore une bonne année à la quitter. Une fois pour toutes, cette fois.

Un grand livre, vraiment.

Freddy GOMEZ


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