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A Contretemps, Bulletin bibliographique
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Le singulier Gustav Landauer
Article mis en ligne le 12 juin 2023
dernière modification le 28 mai 2023

par F.G.
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■ Nos lecteurs les plus fidèles, les plus anciens donc, savent l’intérêt que nous portons à l’œuvre et à la vie de Gustav Landauer [1], cet « anarchiste de l’envers » par excellence, comme nous l’avons qualifié dans le numéro thématique que nous lui avons consacré – le dernier de notre « époque papier ». Partant de l’idée que plus l’on est moins on se sent seul, il nous a donc semblé naturel de reprendre sur notre site cette belle « note » (n° 20, automne 2020) que l’ami Renaud Garcia lui a consacré dans « Notre bibliothèque verte », série mise en ligne et en volume par l’équipe de « Pièces et main-d’œuvre » (PMO). Le titre est de notre rédaction. Bonne lecture ! – À contretemps.



Né en 1870 à Karlsruhe, dans une famille de commerçants juifs, le philosophe, poète et anarchiste allemand Gustav Landauer fut révolutionnaire sa vie durant. Mais ni en raison d’une appartenance de classe, ni pour lutter avec acharnement pour sa subsistance. Au fil d’une scolarité exemplaire dans un lycée de l’Allemagne bismarckienne, il trompe l’ennui en dévorant Goethe, Hölderlin, puis, lors de ses études de philologie moderne, Schopenhauer, Nietzsche et Ibsen. Autrement dit les pourfendeurs des « philistins », ces individus bornés aux préoccupations essentiellement matérielles auxquels il oppose l’aspiration romantique. Le voici prêt, lui, l’intellectuel, à découvrir la littérature socialiste. Il n’est certes pas ouvriériste. Ce n’est pas le point de vue de classe qui le rapproche du socialisme, mais la critique de la mesquinerie bourgeoise ; de la glace qu’elle répand sur les relations humaines. Féru de littérature et de théâtre, il se lance dans toutes sortes d’initiatives culturelles. D’abord tenté par une carrière académique en philosophie, il y renonce pour exercer sa pensée au plus près de la réalité sociale, dans le but de la transformer culturellement. À vingt-trois ans, les polices de l’empire le considèrent comme l’agitateur le plus important du mouvement révolutionnaire en Allemagne. Il collabore à plusieurs journaux, participe à la fondation de théâtres populaires, essuie des peines de prison au tournant du siècle pour incitation à l’action révolutionnaire. Période frénétique et épuisante.

Il se livre par la suite à la traduction des écrits du mystique médiéval maître Eckhart. Né dans une famille juive, marié à la poétesse et préceptrice Hedwig Lachmann, fille d’un rabbin, c’est pourtant dans le mysticisme chrétien que Landauer puise les motifs religieux qui émaillent ses écrits, lesquels tranchent par leur originalité sur le tout-venant de la littérature anarchisante. Important passeur, il traduit en allemand des textes de Proudhon, Kropotkine, Mirbeau, La Boétie, avant d’être à l’origine d’éphémères et multiples expérimentations et groupements socialistes. Le plus réussi étant l’Alliance socialiste, fédération ayant réuni à son apogée une quinzaine de petits groupes de dix à quinze membres chacun. Réparties sur tout le territoire, ces cellules s’agrègent autour du journal Der Sozialist, relancé par Landauer de 1909 à 1915. Tracts, petits et gros livres, manifestations orales : tout cela circule par ce journal, conçu comme un adjuvant à la création d’un esprit de communauté plutôt qu’un organe officiel centralisant des directives. Landauer paraît brièvement sur le devant de la scène, lors de la révolution des conseils de Bavière (7 novembre 1918-13 avril 1919). Il est appelé par Kurt Eisner, ministre-président de la république fraîchement proclamée, en raison de ses qualités d’orateur prophétique. Nommé délégué populaire à l’éducation, la culture et la propagande, son discours ne change pas des idées qu’il professait avant la révolution : il faut qu’adviennent l’égalité et la liberté, il faut qu’advienne la fédération, dans un mouvement du bas vers le haut. Pas d’assemblée nationale : que la liberté́ allemande soit composite. Aux communes le soin de régler elles-mêmes ce qui les concerne, et ainsi de suite pour la circonscription, pour l’arrondissement, pour la campagne (Landschaft), pour la province, pour la république autonome, pour l’alliance des républiques allemandes et pour l’alliance des peuples. L’engagement révolutionnaire de Landauer est total, mais bref et tragique : il meurt lynché par la soldatesque de Gustav Noske (chef de la « gauche » de l’époque) en mai 1919.


On rattache Landauer à l’anarchisme. Il préfère quant à lui le terme « socialiste », moins négatif. Il n’a pas de mots assez durs contre les anarchistes dogmatiques, confits dans leur fureur, aveuglés par la religion rédemptrice du poignard ou la préparation du soulèvement final. La fin que l’on vise est préfigurée dans les moyens mis en œuvre pour l’atteindre. Le socialisme, l’anarchisme, la communauté libre, ne naîtront pas des germes de l’indignité. Voilà une pensée hérétique et trop subtile pour les dogmatiques. À la différence de la majorité des membres du mouvement dans lequel il s’inscrit, Landauer ne croit pas en la centralité de la lutte des classes, non plus qu’aux vertus du progrès technique. C’est un solitaire, proche de la bohème munichoise dont il ne partage pourtant pas les us. Il ne fait pas partie du « milieu ». Autre singularité, ô combien saillante à nos yeux prétendument « émancipés ». À Munich, dans ces premières décennies du XXe siècle, libertaires et marginaux se retrouvent dans le quartier de Schwabing. En soirée, s’y pressent des artistes fin-de-siècle, des théoriciens révolutionnaires et des illégalistes de tout poil (pickpockets, filles avec leurs souteneurs, petits voyous). Autour de bières, de poèmes, d’airs de guitare et d’harmonica, on y poursuit le mouvement de « réforme de la vie » (Lebensreform) entamé quelques années auparavant par la participation aux expériences communautaires naturistes, comme celle de Monte Verità, à Ascona, dans le Tessin. On retrouve à Schwabing quelques-unes des figures passées par la colline suisse, asile de l’amour libre, des jardins potagers et des ballets au clair de lune : le poète et théoricien Erich Mühsam, l’ami proche de Landauer, qui jouera un rôle majeur dans la République des conseils de Bavière, la comtesse bohême Franziska zu Reventlow, versée dans la psychanalyse, féministe prônant la libération de l’éros et la révolution matriarcale, ou encore la baronne Frieda von Richthofen, tous trois influencés par les théories et la personnalité sulfureuses du neuropsychiatre Otto Gross (1877-1920). Si le nom de Frieda von Richthofen ne vous dit rien, songez au personnage de Constance Reid, alias Lady Chatterley dans le roman L’Amant de Lady Chatterley, de D. H. Lawrence. C’est son modèle, la muse de l’écrivain, sa femme à partir de 1914. Quant à sa sœur aînée, Else von Richthofen (Hilda dans le roman de Lawrence), économiste, elle participe à l’expérience de Monte Verità, épouse Édouard Jaffé, un élève du sociologue Max Weber (autre visiteur de la colonie), tout en étant la maîtresse de ce dernier, et celle d’Otto Gross, qui lui donne un quatrième enfant. C’est compliqué, c’est moderne, mais on en a vu d’autres dans ces communautés des années 1960/70, dans les Cévennes et en Californie, qui, à leur insu ou non, suivirent l’exemple de Schwabing.

L’immoralisme de Gross, cocaïnomane, polygame interprétant très littéralement le transfert, médecin poussant plusieurs de ses patientes-amantes au suicide, sied assez bien au petit monde du Montmartre munichois. Ses idées sur le potentiel libérateur de la sexualité également. Disciple émancipé de Freud (mais lequel ne l’a pas été ?), Gross considère que les institutions bourgeoises répriment directement le désir et les pulsions sexuelles féminines, impliquant, dès la cellule familiale, névroses, hystérie, soumission au pouvoir et dégénérescence. Contre l’éducation rigoriste et le primat du père actif et entreprenant, caractéristiques de la famille germanique de l’époque, le psychanalyste en appelle au rétablissement du droit matriarcal des origines, que la civilisation agraire patriarcale aurait étouffé. En d’autres termes, le progrès des mœurs au temps du communisme industriel serait le retour à la maternité considérée comme le plus haut service rendu à la société. Cette dernière se chargeant dès lors de l’entretien des mères, sans nulle recherche en paternité.

Landauer connaît bien Schwabing, dont il n’hésite pas à venir observer les activités. Tout comme il connaît Gross, adhérent à la Ligue socialiste, un groupement fondé en 1908 par notre auteur. Mais les mœurs et les théories de ses camarades lui répugnent viscéralement : « Chez des êtres humains qui sont si modernes, on doit redouter d’affronter un cri d’indignation ou de mépris et de passer pour un véritable philistin si l’on tient le mariage et la famille pour une institution pleine de beauté́ et pour le fondement de la culture humaine, qui appartient au futur autant qu’au passé. Le seul mot “père” a une vilaine sonorité́ dans ces cercles, qui sont de part en part régis par des femelles (Weiblein) dégénérées, déchaînées et déracinées. Elles affirment que la nature a fait en sorte que l’enfant ait une mère, mais pas de père établi, et elles veulent donc fonder la promiscuité́, le matriarcat (Mutterrecht), en allemand, la cochonnerie inculte et indigne (kultur- und würdelose Schweinerei). De nos jours, on appelle également cela protection de la mère ou amour libre » [article « Tarnowska », 1910].

De quelles infamies ne serait-il pas couvert, aujourd’hui, pour avoir osé défendre avec tant de véhémence le « patriarcat » ? À dire vrai, si certaines de ses préventions (par exemple contre l’homosexualité) sont tout à fait irrationnelles, sa volonté de conserver le mariage et la famille relève surtout d’une conception organique de la communauté. Bref, c’est politique. Vivre en communauté, on l’apprend dès la famille, quand il y règne, justement, non pas le délire possessif et l’oppression, mais l’amour, la chaleur affective et la sollicitude mutuelle (sans que la sensualité en soit absente). Ce que l’auteur appelle l’« esprit ». Or, pour lui, les modernes sont sans esprit, seulement attachés à une liberté individuelle illimitée. Pour celles ou ceux qui se croient libres, d’une liberté tout intérieure, tout est bon à essayer. Il ne reste qu’à se choisir contre toute autorité, toute transmission, toute éducation, et flotter, vaporeux, au gré de vagues envies : « et pourquoi pas ? ». Il y a au contraire une gravité chez Landauer : « L’institution du mariage (Ehe) est depuis longtemps et d’une manière inextricable le fondement solide de tout ordre social pour ceci qu’elle tient bien moins au hasard et à l’artifice que les autres groupements d’appartenance commune qui s’appuient sur elle » [article « Von der Ehe », 1910]. Conservatisme éhonté ? L’étude de sa vie familiale conduit à nuancer ce jugement. Divorcé d’un premier mariage, Landauer établit une relation triangulaire avec sa femme Hedwig et la syndicaliste Margarete Faas-Hardegger, compagne appréciée par la première. Il accepte à certains moments l’idée d’un mariage polygame et valorise toujours le consentement libre. Quant à son rôle de père, il le prend très à cœur avec ses trois enfants [2].


Anarchiste assez peu libertaire, donc. Et socialiste hostile au marxisme. « Les vieilles femmes prophétisent à partir du marc de café. Karl Marx prophétisait à partir de la vapeur. » Tout est dit ou presque dans cette citation de L’Appel au socialisme (1911), le texte politique majeur de Landauer. Il y récuse la théorie socialiste dominante en Allemagne, où le parti marxiste SPD est majoritaire, qui conçoit l’histoire comme une succession de stades rythmés par la croissance des forces productives. Autrement dit, par le développement technologique. Il s’agit toujours d’attendre sous la garde des représentants du parti ou des délégués syndicaux que les conditions sociales et économiques soient mûres pour la révolution. Les travailleurs, enfin alignés, seraient alors prêts pour que les richesses produites par le capitalisme changent de main, sous l’effet du renversement de la propriété privée. L’écueil, c’est que rien n’advient si mécaniquement. Le réel ne se réduit pas aux forces matérielles et lois objectives. Il se compose tout autant de formes culturelles et d’aspirations spirituelles communes. Tout ce que l’idolâtre du progrès tient pour de pathétiques archaïsmes, et dont la destruction le réjouit. Que l’on montre au marxiste, dit Landauer, la situation économique de l’Allemagne au milieu du XIXe siècle, ou ces Midlands anglais dépeints par D. H. Lawrence, avec leur « système d’usines désolé, avec la désertification de la campagne, avec l’uniformisation des masses et la misère, avec l’économie destinée au marché mondial au lieu de l’être aux besoins réels, il y trouve alors la production sociale, la coopération, les débuts de la possession commune : il se sent bien ».

Il y a eu de l’« esprit », mais il n’y en a plus. C’est à cela que Landauer mesure la décadence culturelle de son époque. Le lien qui constituait le tissu d’une « société de sociétés », depuis la famille fondée sur des liens d’amour jusqu’aux coopératives de production et de consommation, s’est dénoué. L’État moderne, avec son centralisme écrasant et sa négation des corps intermédiaires, est passé par là, de même que le marché de masse. La servitude volontaire a pris corps : « Si les hommes d’État sont faibles, le peuple l’est plus encore ! », s’exclame-t-il dans son journal Der Sozialist, en 1910. Ce n’est pas en se précipitant sur les modes et les ordres de mobilisation que le peuple sortira de sa narcose et retrouvera le sens de la communauté. Démocrate radical et aristocrate de l’esprit, Landauer aspire à un peuple créateur, mais désespère souvent de le trouver. Une chose est certaine : le futur, par lui-même, ne porte aucune promesse. Il y a chez lui une humeur, un tempérament, réfractaires aux innovations. En dépit du « feu et de l’enthousiasme qui les accompagnent », elles ont quelque chose de « chaotique, de laid, de sacrilège ». Réagir au progrès, qu’il qualifie de « poursuite neurasthénique du nouveau pour le nouveau », ce n’est pas manquer de vitalité, être largué, dépassé, décroché, c’est affirmer d’où l’on vient et ce à quoi l’on tient. Ainsi Landauer valorise-t-il le passé, les communautés médiévales, les corporations, les communes paysannes russes, suisses, allemandes, non pour s’y installer abstraitement, écœuré par le présent, mais pour y puiser le sens de la transformation sociale. Le socialisme de ses vœux est aussi étranger à son époque qu’à la nôtre : « Qu’il ne provienne pas des excitations et des réactions arides et virulentes du moment, mais du présent de l’esprit qui est la tradition et l’héritage de notre humanité. » Raison pour laquelle il est tout autant possible à tout moment.

D’autres, en des temps crépusculaires, appelleront cela faire briller dans le passé l’étincelle de l’espérance (Walter Benjamin). Tentative incompréhensible pour les défenseurs du socialisme moderne, saint-simonien, tournant indéfiniment dans le cercle tracé par la science et la technique. Lutter pour de meilleurs salaires, de meilleures conditions de vie, des heures de travail réduites pour plus de consommation de marchandises produites en masse, tout cela est logique à l’intérieur du capitalisme. Mais tant que l’on ne repense pas nos besoins et les forces qui en contrôlent l’expression, aucun dépassement du mode de vie industriel, de la vie sans esprit, n’est envisageable. Face à un système technique qui s’auto-engendre, l’entrepreneur tenu par les exigences mécaniques de la concurrence et le travailleur disputant âprement ses hausses de revenu, sont prolétarisés l’un et l’autre. Ainsi le capitalisme industriel, sa rationalité technique et sa bureaucratie sont des formes culturelles déclinantes qu’exploiteurs comme exploités continuent à entretenir, quoique selon des modalités différentes. Un déclin n’est pas un effondrement. Il peut durer et ensevelir jusqu’au souvenir de la liberté. Que faire ? Surtout pas attendre, suprême illusion de l’optimisme historique. Il faut commencer le socialisme et le faire dans la sécession. Non pas pour se replier mais plutôt pour retrouver la communauté authentique. Le socialisme sera volonté de vivre autrement et de bâtir une autre culture, ou ne sera rien. Landauer évalue la pertinence de tout un registre d’expérimentations communautaires (coopératives de paysans, coopératives ouvrières, de crédit, groupements de consommation) fondées sur la possession foncière. Il s’agit de substituer le travail dans la joie sur une terre nôtre à la contrainte au travail sur une terre accaparée par un propriétaire. Autre différence majeure par rapport à l’économie marxiste. Chez Landauer en effet, l’économie ne saurait se soustraire sans funestes conséquences à son fondement physique, aux « morceaux de nature physique retenus et possédés en commun ». Par conséquent, la lutte pour le socialisme est lutte pour le foncier. « Terre et esprit » sera le cri de ralliement socialiste pour notre auteur, favorablement impressionné par la révolution emmenée au Mexique par Emiliano Zapata au son de « Tierra y libertad ».


L’histoire a négligé les exhortations prophétiques de Landauer. Jusque dans son propre camp supposé, il fait partie des vaincus. Peut-être parce que, sévère et exigeant aussi bien qu’esthète, il voulait avant tout que résonne en ses auditeurs et lecteurs l’appel à ne pas laisser « crever » l’humanité, à ne pas la laisser souiller par d’ignobles créatures, qu’elles sortent de la haute société des seigneurs, du peuple des bourgeois ou des bas-fonds du prolétariat. Dégoût et révolte contre une société sans âme. Cette insurrection qui n’est pas l’appel à « se libérer de toutes les dominations », nous pouvons la faire nôtre : c’est la capacité de faire volte-face et de transformer la « part de nature que nous sommes nous-mêmes » afin de ressaisir la part de nature qui appartient à tous les hommes. Elle ne commence pas en faisant masse, pas davantage en se défaussant de ses turpitudes sur le « contexte » ou la « violence systémique ». Elle répond au besoin de plonger en nous-mêmes pour renaître en individus « libres, moralement forts et maîtres d’eux-mêmes » [« Pensées anarchistes sur l’anarchisme »].

Mais où trouver la réponse si les contemporains nous désespèrent ? « Je maintiens que les grands hommes de tous les temps et de tous les peuples doivent nous servir de collaborateurs vivants, et cela surtout tant que les contemporains prétendument vivants ne sont pas à la hauteur de leur tâche. Pour moi, les morts vivent, de même qu’à mes yeux un très grand nombre de vivants sont morts. » Dans la mémoire de qui ne voit d’autre issue que vivre contre son temps, Landauer est toujours vivant.

Renaud GARCIA

Lectures :

Appel au socialisme, La Lenteur, 2019.
La Révolution, Sulliver, 2006.
Gustav Landauer, un anarchiste de l’envers, suivi de douze écrits « anti-politiques », éditions de L’éclat/À contretemps, 2018.




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