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A Contretemps, Bulletin bibliographique
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Du trou noir de la postmodernité
Article mis en ligne le 2 novembre 2021

par F.G.


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Le « post-modernisme » fait fureur dans certains milieux intellectuels et militants. Sous l’influence des sciences sociales américaines, les « déconstructeurs » s’attachent à rendre visibles sous chaque idée ou comportement les multiples dominations, car dans ce monde où le pouvoir est partout, « personne n’est innocent ». L’anthropologue anarchiste David Graeber a dénoncé cette posture, qui ne prend pas en compte les luttes, passées et actuelles, contre l’exploitation et l’aliénation dans la société capitaliste : « On reste dans la perspective que le pouvoir est l’ingrédient de base de toute chose, qu’il n’existe aucune échappatoire à un système totalisant. »

Dans ce monde désertique, il n’existe plus de valeurs universelles. Chaque individu peut cumuler plusieurs discriminations (noir, homosexuel, âgé…), que l’« intersectionnalité » est chargée de relier tant bien que mal. Isolé dans la multitude, il doit se bricoler une identité « floue », liée à la façon dont il se perçoit lui-même.

Le camp « décolonial », avec notamment les « Indigènes de la République », utilise les concepts de « racisation », « blanchité », « fragilité blanche », et affirme la permanence en chaque blanc de l’être colonial, notion essentialiste. Descartes est à mettre aux oubliettes, car « la maîtrise de la logique est un privilège blanc »...

Dénonçant l’émergence de ces théories, qui séduisent notamment les gauches « radicales », Renaud Garcia, philosophe de tradition anarchiste, avait publié il y a six ans, à L’Échappée, Le Désert de la critique : déconstruction et politique, qui avait eu un écho important, notamment chez les « déconstructeurs » de tous bords qui l’ont compris comme une menace.

Constatant la présence grandissante de ces « nouveaux chiens de garde de la post-pensée » (Freddy Gomez), l’ouvrage est aujourd’hui disponible en édition de poche, complété d’une préface de 60 pages.

Pour échanger avec l’auteur, sont présents, en ce 1er novembre 2021, au studio de Radio Libertaire :

Freddy Gomez, qui en a fait une recension très favorable sur le site À Contretemps.
Nedjib Sidi Moussa, dont le livre La Fabrique du musulman : essai sur la confessionnalisation et la racialisation de la question sociale (Libertalia), paru en 2016, est cité plusieurs fois dans la préface.
Patrick, dont les textes sur la « robocratie » rejoignent la dénonciation par Renaud Garcia du « parti technologique ».

L’émission est écoutable et téléchargeable ici


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