A Contretemps, Bulletin bibliographique
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Écrit pour « Le Feu couve »
Lettre de Sète
Article mis en ligne le 15 février 2021

par F.G.


À tous nos amis, aux poètes et aux dépossédés,
aux GILETS DE L’APOCALYPSE,
à Fabienne, Gilet jaune de la première heure,
à Daniela Carrasco, clown de rue, violée, torturée et assassinée par les pandores (Santiago),
à cette jeune femme, brutalisée dans la rue par cinq vaillants gardiens de la paix (Toulouse)…
NI OUBLI, NI PARDON !
Nous n’attentons pas à la propriété, au travail et à leur société, nous les déclarons caducs,
ils sont morts-vivants de peur.


Aux habitantes et aux habitants du monde,

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« Le Feu couve » est le nom d’un collectif embryonnaire : c’est le nom et c’est la chose, parce que nous pensons que réellement le feu couve partout et parce que ce collectif en est la manifestation locale. Nul ne sait pourquoi ni comment le feu prend parce qu’alors c’est la matière elle-même, le vivant, le rêve et la société humaine qui s’embrasent avec le réel, l’énigme du feu emporte tout car le feu est organique.

Remarquez comme le feu danse alors, comme il chante, comme il crépite de joie et de ferveur retrouvées et comme il prend sa part ; remarquez comme ce monde de désespérance se défait, leurs lois, leur droit, leurs juges, leurs valeurs et leur réalité morbides, leurs richesses frelatées, leurs pouvoirs et tout l’ordre social implosent, se désintègrent, se consument dans le feu et finissent comme cendres. Ils paraissaient intangibles, en un instant ils sont insignifiants. Nous vous invitons à reprendre possession de la vie et de ses conditions matérielles et morales, alors le sens du feu sera directement vécu.

« Le Feu couve » ne traduit pas a priori une opinion unanime. On y exprime surtout des questions sur la période et on y cherche des pistes pour l’action possible contre les conditions insupportables qui nous sont imposées et contre la détresse et le désarroi qui se sont emparés des esprits, on peut dire en résumé que « Le Feu couve » procède d’une TENSION CRITIQUE càd du moment où ce n’est plus le pouvoir qui fixe le niveau et le contenu de l’antagonisme social, du moment où ce rapport pourrait s’inverser et où se pose donc la question de sa possible faillite. La tension critique c’est la tension vers la crise ouverte et généralisée du capitalisme, c’est le monde à l’envers qui cherche son endroit, la crise ouverte c’est le moment où apparaît la matière de son dépassement. Ici et maintenant elle est virtuelle, ailleurs elle est ouverte, nous nous situons dans cet entre-deux qui précède et qui annonce des temps de plus grande intensité, qui caractérise et qui s’inscrit dans une tendance générale à la désaliénation. Nous n’attendons bien évidemment rien de quelque déclaration officielle que ce soit et notamment de celles émanant de l’État le plus autoritaire, le plus brutal, le plus pervers – c’est le plus grotesque « objet de risée historique », « Le Feu couve » en est l’anti-thèse et l’anti-monde instantanés...

Nous sommes justement réunis autour de ces principes très généraux et de ces questions pour penser et pour agir CONTRE LE ROYAUME DE L’ORDURE, contre l’iniquité et contre l’aberration de ce temps, contre ceux qui inversent le sens des mots et du réel, contre ceux qui imposent leur vocabulaire et leur rhétorique avec une morgue qui ne signe que la raideur sèche de leurs intérêts, de leurs calculs et de leurs dogmes, contre ceux qui détruisent la possibilité de soigner et de se soigner librement – fût-ce libéralement –, contre ceux qui s’en prennent aux enfants en les bridant dès le plus jeune âge, contre ceux qui, pour garantir leur sécurité (globale, rappelons que la loi est votée en force par les 388 singes de service – l’extrême centre et l’extrême droite politiques clarifient à cette occasion leur collusion de fond jusqu’à ne former qu’un seul parti – puis sujette à remaquillage sous la pression de la rue et de l’opinion, le parti de l’ordre précipite lui-même dorénavant en France une CRISE DE RÉGIME et une crise de l’État), tentent d’imposer la peur, la violence sociale et la censure comme mode de gestion, de domination et de contrôle. La partie qui se joue en sous-main, la perspective de la privatisation de la police, de l’armée, de la justice ou de l’école et de l’hôpital déjà largement entamée, trouve partout prétexte à renforcer ses positions, les influenceurs devenus fous se frottent les mains et le kapolibéralisme fourbit ses armes.

Ce n’est pas un tort particulier qui nous rassemble, c’est le geste de Rosa Parks aussi bien que la sublime voix d’Angela Davis, c’est la ténébreuse et juste colère de ceux « qui ne sont rien », des invisibles – les « dépossédés », les « sans-réserves ». (Se) poser des questions, penser par soi et pour soi, se rencontrer, c’est déjà désobéir, c’est mettre au jour le rapport, la résonance morale et les rapports concrets et quotidiens qui relient chaque scandale particulier au scandale universel, c’est le lien, le contenu et la portée générale de chaque tort particulier et de son refus, c’est leur combinatoire (leur paradigme) qui nous agite, c’est chercher ce nœud pour le rompre. Nous parlons des factures et des crédits meurtriers, des fins de mois ou des frustrations insensées, de l’absurdité de vivre pour la peau et du vide abyssal qui en est l’ombre et le fondement – points G de l’aliénation sociale, de l’auto-maltraitance dans les abattoirs de vie et de sens. Nous parlons de leur boulot de merde, de leurs petits chefs stupides, des voisins délateurs que l’on flatte, de l’étouffement sous un genou hystérique, de la survie dans des cages qu’on ne peut même plus chauffer, de l’histoire des océans-poubelles et de la fin du monde annoncée. Nous parlons des profits délirants, de la subordination de tous les aspects de la vie par l’argent et par la finance, des algorithmes-rois, de leur bouffe indigeste, et des MURS de la honte qu’ils érigent partout, de ces ZAD qui dérangent. Nous parlons de l’obscénité de leurs arguments et leur raison absurde qui sépare et qui prend l’effet pour la cause (10 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté au pays qui se vante d’être la 5e ou 6e puissance du monde, 3,6 millions de personnes mal-logées ou sans-abri au pied des immeubles vides !). Nous parlons de l’acharnement indigne contre des personnes ou contre des catégories de personnes, des aînés isolés, séquestrés dans ces lieux qu’on dit d’ « hébergement » que le commun nomme plus simplement des « mouroirs », et qu’on vaccinera comme des bêtes. On comprendra que ce ne sont là que quelques indices d’un monde, de ce monde ; faut-il être décérébré pour ne pas l’interroger, est-ce le cynisme, la paresse d’esprit ou la chiennerie ordinaire qui paralysent le cœur et l’entendement, qui oblitère cette barbarie-déjà-là, qui interdit de la rapporter à un système à bout de souffle qui n’a que la force brutale et l’autorité pour se survivre et... qui resserrera encore son étau (on le verra notamment très vite lorsque la « réforme des retraites » sera remise sur le tapis) ? Est-ce la lâcheté ordinaire qui contraint quiconque à gober la rhétorique mafieuse et à entériner les petits arrangements et les petits compromis ? Ne leur posez plus de questions, ils ont réponse à tout ! Ils cherchent maintenant à nous déposséder de nos corps, ils ont déclaré une guerre sans fin et sans merci aux populations. C’est une guerre contre le vivant, une guerre mondiale, une guerre sainte qu’ils baptisent depuis peu « crise du covid » ou encore « guerre sanitaire », mais ils connaissent bien, eux, le parti qu’ils tirent du rapport entre le covid, le frigovid et le cervovid, ils bidouillent jusqu’à la nausée le si bien-nommé rapport bénéfices/risques, faut-il être grand clerc pour l’entendre ? L’actuelle question sanitaire sera récurrente et/ou chronique, nous le verrons assez tôt, et naturellement elle reste un sujet de préoccupation. Mais qui parle ? Qui enrégimente nos vies et nos morts, nos pensées et nos actes, nos mœurs et nos habitudes ? Un virus se balade et on devrait laisser le champ libre à tous les charognards et à leurs prêtres ? Ne savent-ils pas que la peur qui paralyse est aussi celle qui galvanise ? Ne savent-ils pas que nous sommes échaudés ? Une muselière, une prison à domicile, un conseil de défense, un couvre-feu, un état d’urgence sanitaire : est-ce la cause ou est-ce l’effet ? Nous ne le savons plus nous-mêmes, et il faudrait s’en faire une raison ? Nous y voyons, nous, les ultimes modalités de cette combinatoire et de ce nœud, les remugles et la Liturgie d’un Système et d’un Ordre à l’agonie. La Boîte de Pandore est ouverte et ne se laissera pas refermer. Les inquisiteurs le savent. Pour toute réponse à cette menace ils ne savent plus que culpabiliser, intimider, réprimer, verbaliser, infantiliser, insulter, punir, dénigrer, mépriser, diviser et corrompre quand il devrait être question, sans exclusive et sans restriction, de nourrir, d’abriter, de soigner, de protéger. Ils tracent eux-mêmes la ligne de front et dans leur panique ils s’y empêtrent.

Sous couvert de sécurité et de réformes, qui sont des hochets pour morts-vivants, les maîtres du présent décrètent et redéfinissent les règles de l’ordre pourrissant : tout ce qui n’est pas interdit est obligatoire. Ils savent que nous savons et ils ont raison de s’en inquiéter, ils savent qu’une grande partie de la population n’est pas dupe, c’est pourquoi toujours ils s’évertueront à museler la parole, à corrompre les regards et à empêcher les images, mais la schlague, les mutilations et les gaz ne viendront jamais à bout de notre colère ; l’actuelle bande organisée autour du petit caporal-chef mènera sans scrupules et sans retenue son « projet » jusqu’au bout. (« La guerre de classes existe et nous allons la gagner, quoi qu’il en coûte », ainsi s’exprimait triomphalement un archimilliardaire il n’y a pas si longtemps). NON, décidément NON, ils ne nous font pas rire, la détestation, la répulsion qu’inspirent d’ores et déjà les décideurs, leurs porte-flingues et les puissants commanditaires sont telles qu’elles ont balayé toute idée de retour à quelque consensus que ce soit –, la réjection est totale et définitive, elles ont fermement ré-enraciné ici aussi, ici enfin, le cri planétaire qui résume, sans s’y réduire, l’air du temps : Que se vayan todos !

Leurs turpitudes, leurs exactions et leur « management » relèveraient selon leur propre logique d’une Cour pénale internationale – comme naguère les Criminels, Collaborateurs et Miliciens –, mais 1) nous n’aimons ni les tribunaux ni les prisons, ils brûleront avec le reste, 2) nous ne pouvons plus et ne voulons pas attendre, 3) dès aujourd’hui ils se dotent de lois spéciales pour s’auto-amnistier en amont et 4) ce sont leurs institutions elles-mêmes qui sont aujourd’hui sur le point de s’effondrer irrémédiablement. Il s’est créé dans le monde un clivage qu’ils tentent désespérément de neutraliser, un gouffre béant qu’ils ne parviendront plus à combler. Ils joueront sur le trouble, le choc et sur l’émotion, sur le chantage, le sophisme et sur l’injonction... On le voit jour après jour, c’est la terreur et l’insécurité permanente qu’ils tentent de pérenniser en modèle de société et de survie parce qu’« ils n’ont pas d’alternative ! », ils n’ont plus que ça contre la menace qui grandit avec la tension sociale ! Il est bien trop tard, ils ont déjà creusé leur tombe : jamais les inégalités et les injustices n’ont été aussi saignantes et trébuchantes, jamais le mensonge cosmétique des puissants et de leurs porte-voix n’a été aussi criant, jamais la pourriture n’a atteint ce stade de décomposition : (s’)informer, (se) renseigner, (se) parler, échanger, écouter, (se) rencontrer, (se) voir, palabrer, entendre toutes les questions, nous devons nous faire confiance, ainsi céderont les digues qu’ils ont élevées, ainsi prendra fin la séparation entre sensibilité et intelligence, entre la fin et les moyens, entre les causes et les effets.

Nous jouerons notre propre partition, nous l’improviserons comme savent le faire les artistes et les musiciens. Nous avons des passions, des rêves, des besoins, des plaisirs, des projets, des intérêts, des inquiétudes, des accords et des désaccords (des conflits et des heurts – de personnalités, de tendances, de principes), des forces et des faiblesses pour mener nos vies et nos luttes, nous avons des limites et nous avons conscience de nos limites, nous avons nos images et nos imaginaires, nous avons nos fatigues et notre ennui aussi, et nul ne les connait ni ne les comprend à notre place, ce sont les données élémentaires de la vie immédiate avec ses ambivalences et ses paradoxes, ses impasses et ses embellies ; ils n’ont que le profit, le pouvoir et le prestige chimérique – leur prestige c’est la construction imaginaire des propriétaires et des dominants, c’est l’esthétisation, la cosmétisation et la normalisation du vide, c’est l’inversion du sens et le pillage du temps humain, c’est la puanteur de mille cadavres dans la bouche. Les reconnaître c’est simple : chacune de leurs extrémités se termine par une griffe. Ils protègent prébendes et privilèges, petits et grands marquis se disputent comme des serpents pour les conquérir, pour les accroitre et pour les conserver et ils serrent les rangs et font bloc quand la révolte survient. En tout état de cause pour eux la situation est « complexe », pour nous elle est INSUPPORTABLE, honteuse et intolérable, elle exaspère nos humeurs contre leur barbarie, contre leur médiocrité et contre leur indignité. Qu’on l’interprète comme une pathologie sociale, une dystopie sanitaire, la énième idéologie élitaire des dominants, une humiliation ou une insulte permanentes, une interminable décomposition du cloaque politique, une atteinte au bon sens ou comme un « rapport de forces », c’est indéfectiblement un rapport moral, social et matériel, on les entend rabâcher, parce qu’ils veulent s’en convaincre, que l’ordre règne en France, alors même que la question de l’émancipation sociale pratique et théorique s’est emparée des esprits, des corps et des sociétés. LE FEU COUVE, chacun le sent, chacun le sait, chacun en est, à sa mesure, l’auteur, l’acteur et le passeur. Nous pensons, nous, que les mauvais jours finiront, que le prochain assaut est imminent, que l’arbre ne cache plus la forêt, nous pensons que l’ère des émeutes est en pleine mutation et que l’ère des insurrections pourrait prendre le pas avec son lot de surprises et d’incertitudes, à charge d’en saisir dès à présent la nature et le sens pour en dégager les horizons. En ce début de XXIe siècle, le Grand Jeu ne fait que commencer.

La tendance lourde, délétère du capitalisme est possiblement la phase terminale de sa caducité – le cynisme contemporain en est l’expression dominante – et ne mise plus que sur l’effondrement qu’il a lui-même engendré et sur l’imprécation de sa chute. Nul triomphalisme, nul angélisme, nul optimisme ne troublent notre regard, QU’ON NE NOUS BALANCE PLUS CETTE RESUCÉE, ils nous laisseront face et aux prises avec un désastre et une détresse irréversibles qu’ils brandissent comme un repoussoir absolu, un « chaos » dont ils seraient les protecteurs, ultime coup de bluff des pompiers-pyromanes et prétexte pour nous diviser et pour nous écraser : clivages, conflits et guerres sans fin, économique, politique, effondrements psychologique, collapsiste, climatique, écologique, réactivation de la religion et de l’obscurantisme, déchaînement policier, criminalisation de toute contestation, risques de guerre civile jugulés par l’instinct. Bien que nous aussi sujets au vertige et à l’inquiétude devant ces défis bien réels, nous envisageons « la Crise » comme un moment de vérité, subjectif et objectif, nous la distinguons et la relions certes mais ne la confondons pas avec tous ces « effondrements » comme nous ne confondons pas la Critique avec l’effondrisme, nous ne désemparerons pas, nous prendrons de cœur et nous braverons aussi bien les dévastations qu’ils nous auront laissées en héritage que les mauvaises tournures dramatiques et tragiques qui ne manqueront pas d’émerger.

Ils nous ont séparés, cloisonnés, fragilisés, ubérisés, précarisés, vulnérabilisés, segmentés, fractionnés, fragmentés, sectionnés, atomisés et saucissonnés en catégories, nous étions lessivés, ils entreprennent maintenant de nous essorer et de nous achever, telle est la situation de fait. Telles sont les conditions de la survie humaine aujourd’hui, elle se heurte chaque instant à sa propre nudité, à sa propre impuissance. C’est surtout la survie telle qu’elle n’est plus seulement sans réserve, mais telle qu’elle s’adosse à sa propre peur avant de la surmonter et de la combattre, voilà ce que tous confondus ils redoutent. L’ennemi invisible, ce n’est pas un virus, c’est le dépossédé et son impondérable noyau de colère, le point d’incandescence du feu et de sa contagion, individuelle et collective, son point de bascule et d’unification. Nous ne transigerons pas, nous nous garderons de lâcher la proie pour l’ombre comme nous nous garderons de nos faux amis, de leur racket, de leur chantage, de leurs imprécations ou de leurs atermoiements (qu’ils soient riches ou pauvres, de « messe-covid » en « transition verte » ou en « solidarité nationale » on connaît leurs combines et leurs manigances).

Pourquoi les êtres se rassemblent-ils, sur les places, dans les rues, dans les assemblées, dans les collectifs, sur les ronds-points ? Parce qu’ils ont faim, de vérité pratique et de sens. Quels sont les contenus et la nature de ce qui se joue dans ces socialités ou/et activités ? La négation et la révolte contre ce qui les en dépossède, médiatement et immédiatement. Ils cherchent la farine, l’eau, le sel et les mots de l’impensé radical et de l’énigme sociale, en eux et hors d’eux. Dans cette nuit-là, ils sont souverains, nus et beaux.

Lecteurs ! Vous ne trouverez pas de vérités ailleurs qu’en vous-mêmes, ce ne sont pas des « catégories » qui vous parlent, ce sont des êtres de chair et d’esprit qui (n’)ont (que) la poésie et la critique pour affronter la nuit du monde, y compris la nuit de leur propre colère et de leur propre désarroi.

« Si vous ne comprenez pas, ne vous en mêlez pas ! »

Nous cherchons, nous, avec et contre nos contradictions et nos paradoxes, un monde habitable et nous connaissons, nous, la ferveur et la mélancolie de nos enjeux et de nos exigences. Le vent tourne, les chiens de guerre exultent, le vent tourne et les « braves gens » tourneront leur veste (comme toujours), mais qu’importe ! Nous sommes animés, nous, au cœur de la tourmente qui est là et contre la terrible brutalité de nos conditions d’existence, nous sommes, nous, portés par le principe d’émancipation et tenus par le principe espérance, ascendant, salutaire, profane, en toute conscience et sans illusions.

À Sète comme partout, nous avons besoin de l’air du large merveilleusement partagé...


« Le Feu couve » verra ou ne verra pas le jour, c’est l’esprit du temps qui en décidera. L’auteur de la « Lettre de Sète » attestant de sa forme embryonnaire, ne témoigne cependant que de ce qu’il en a compris ou cru comprendre. Cette lettre, dictée par la colère, en est le signe, le surgeon, et la toute provisoire extrapolation. C’est faire sens ou cesser de faire sens, c’est tendre ou cesser de tendre qui lui importe.

HANS-PETER
Matchboxx 4, 21 janvier 2021
lettredesète@mail.fr


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