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Ricardo Flores Magón, le rêveur en éveil
Article mis en ligne le 13 juin 2019
dernière modification le 7 février 2022

par F.G.

■ Américo NUNES
RICARDO FLORES MAGÓN
Une utopie libertaire dans les Révolutions du Mexique

Paris, Ab irato Éditions, 2019, 274 p., illustrations.

Ce livre, nous prévient d’entrée Américo Nunes, n’est pas une « biographie historique » de Ricardo Flores Magón (1873-1922), mais un « essai politique » sur un acteur emblématique d’un moment inaugural « proprement communiste » qui, de 1900 à 1912 et traversant diverses phases, travailla, sur le front d’un peuple du Mexique fait de divers peuples, à réaliser, dans l’imaginaire et dans la pratique, la « confluence entre révolution paysanne et révolution ouvrière ». Et c’est bien de cela dont il s’agit : une impressionnante plongée historico-critique dans l’imaginaire politique et sensible d’un des personnages les plus profonds et les plus ignorés d’une époque où, en terre mexicaine, la guerre des pauvres accoucha de géants.

Une histoire faite de plusieurs histoires

Fin connaisseur de cette histoire du Mexique insurgé, l’auteur avait, dans un précédent ouvrage [1], brillamment défendu la thèse que ladite révolution mexicaine n’était saisissable que dans sa multiplicité, dans cette constellation d’imbrications des origines qui, sur le temps long et dans un espace historique, géographique et sensible donné, favorisa ou empêcha la convergence de poussées émancipatrices, complémentaires ou contradictoires selon les cas. La grande originalité de son approche, notions-nous alors, pouvait se résumer à deux points : d’une part, la perspective qu’il adoptait, celle des vaincus, si chère à Walter Benjamin ; d’autre part, une lecture du temps et de l’espace de ces « révolutions » mexicaines désencombrée de toute simplification abusive et postulant, plus largement, la pluralité et la complexité des phénomènes révolutionnaires. C’est ainsi que l’auteur affirmait, en marxien conséquent, que ces phénomènes avaient mis en branle des groupes sociaux très différents et porteurs d’intérêts radicalement antagonistes. Au fil du temps, ces groupes conjuguèrent leurs efforts – contre Porfirio Díaz (1830-1915), d’abord, puis contre Victoriano Huerta (1850-1916) – avant de s’affronter au très contrasté mouvement révolutionnaire mexicain dans une guerre civile interne s’achevant, le 1er mai 1917, par la victoire – provisoire – de Venustiano Carranza (1859-1920). Cette approche d’Américo Nunes, qu’il assumait au passage comme gramscienne, avait pour principal mérite de dépasser les clivages interprétatifs traditionnels. Cette révolution, nous disait-il, fut surtout paradoxale, tout à la fois libérale et socialiste, populaire et petite-bourgeoise, agraire et urbaine, restauratrice et moderniste. Elle libéra des forces authentiquement révolutionnaires – zapatistes, villistes, magonistes – qui, elles-mêmes, furent incapables de surmonter leurs propres différences sociales entre paysans-prolétaires, ouvriers de métier et prolétaires industriels. Au terme d’une lutte acharnée, concluait Américo Nunes, anarchiste de cœur pour le coup, la révolution, devenue « une », se militarisa, s’étatisa, mettant un terme, de manière violente, au processus révolutionnaire. En face restèrent les vaincus, ceux qui avaient rêvé de terre et de liberté, avec Emiliano Zapata et Ricardo Flores Magón, ces vaincus dont l’histoire, faite toujours de plusieurs histoires, est infiniment susceptible de « venir trouer la trame linéaire du Temps ». Car, comme l’écrivit Gustav Landauer, « lorsqu’une révolution éclate à nouveau, elle se souvient généralement de tous ses ancêtres » (La Révolution, 1907) qu’elle convoque, sans même le savoir le plus souvent, au nouveau banquet de l’histoire.

Du libéralisme politique à la révolution comme totalité

C’est dans cette même discontinuité historique du surgissement toujours possible que se situe, par sa continuité interprétative, ce nouvel opus d’Américo Nunes, qui est en fait l’œuvre d’une vie, entièrement construit autour de la noble figure de Flores Magón. En précisant que le prisme qu’il adopte est vaste et que sa méthode, encore et toujours dialectique, restitue, de détours en retours, toute l’importance de l’apport de Flores Magón, fils de la Sierra Mazateca (État d’Oaxaca), à la cause de l’émancipation politique, sociale et humaine.

Il est vrai que, dans cette révolution à divers visages, celui de Flores Magón apparaît souvent brouillé ou réduit à l’une de ses expressions, la première surtout, que récupéra la révolution constitutionnaliste de 1917, celle du précurseur libéral-social des origines, fondateur en 1900 du Parti libéral mexicain (PLM) et de son organe Regeneración, celle d’avant son adhésion, donc, pourtant assez rapide, à l’idée de la révolution comme totalité. L’un des principaux mérites de ce livre réside précisément dans l’évaluation du parcours politique de Flores Magón – et plus largement du « magonisme » [2] – saisi dans sa continuité méthodiquement dissensuelle jusque dans son adossement tactique au PLM comme socle d’un mouvement révolutionnaire devant se constituer par en bas sur les bases d’un anarchisme communiste de lutte de classe. Flores Magón fut, en fait, un anarchiste qui ne s’interdit pas la politique, au sens de pensée stratégique. Et ce faisant, il ne choisit pas « la plus mauvaise », comme le dira cruellement Victor Serge des anarchistes qui, par principe, la dédaignaient en la laissant aux autres. L’Espagne de 1936, celui que contemplait Serge quand il lâcha cette saillie, demeure, sur ce plan, un bon exemple. Quand, en recul, les anarchistes acceptèrent le jeu politique, ils ne firent pas leur politique, mais celle que l’État républicain reconstruit attendait qu’ils fissent. Flores Magón, lui, se situe dans une autre manière. S’il faut masquer son appartenance à l’anarchie pour avoir quelque chance de l’atteindre, il le fait. Non par opportunisme, mais par conviction anarchiste, par intelligence tactique du moment historique traversé.

Le libéralisme politique auquel, un temps, il semble sincèrement croire, s’érode, dès 1904, lors de son exil aux États-Unis. Est-il déjà anarcho-communiste ? On ne sait, même si Américo Nunes nous indique qu’il a précocement lu La Conquête du pain, de Kropotkine, et que sa découverte, in vivo, du sort de la classe ouvrière mexicaine immigrée des braceros va substantiellement radicaliser sa conception de la révolution. Changeant souvent de lieu de résidence pour échapper aux persécutions policières, c’est aux États-Unis que Ricardo Flores Magón et ses compagnons du premier cercle [3] vont découvrir, enthousiastes, cette forme spécifique de syndicalisme révolutionnaire offensif que pratiquent les Industrial Workers of the World (IWW), mais aussi fréquenter, désireux d’apprendre, des socialistes nord-américains et des anarchistes espagnols de passage. Ce brassage a son importance dans l’élargissement de l’horizon magoniste qui passe, dès l’automne 1905, par d’évidents « glissements programmatiques », puis par la création de la Junte pour l’organisation du Parti libéral mexicain, d’inspiration assez nettement bakouniniste et dont la visée, nous dit Américo Nunes, est de prendre « définitivement le contrôle du mouvement libéral » contre les libéraux politiques que sont Camilo Arriaga et Francisco I. Madero. Dès lors, Flores Magón s’engage, étape après étape, sur la voie ouverte à divers apports et influences d’une révolution sociale assumée.

Cananea comme point d’orgue

Ce tournant magoniste de 1905-1906, nous dit Américo Nunes, adopte deux voies simultanées, mais non contradictoires : celle du soutien actif à « la première tentative de guérilla insurrectionnelle à l’intérieur du Mexique », expérience dans laquelle les Indiens Yaquis jouèrent, dans l’État de Sonora, un rôle déterminant ; celle d’une participation « éclatante » du PLM, dans le même État de Sonora, à la grève des mineurs de Cananea de 1906, qui intervint comme point d’orgue du travail « de propagande (magoniste) adressée aux “classes ouvrières” naissantes ». Si Cananea fut l’étincelle qui mit le feu à la plaine, c’est que cette grève ouvrière « spontanée » et « totale » pour les huit heures et un salaire minimal digne de ce nom entra en coïncidence historique, en convergence temporelle objective pourrait-on dire, avec la « guerre atroce » que l’armée fédérale mexicaine menait alors contre la communauté Yaqui. Et que, de ce fait, elle révélait combien les « pauvres » avaient de raisons profondes de se coaliser contre le Porfiriat [4] en s’émancipant de leurs propres différences, infiniment ressassées, pour faire « être-en-commun ». C’est ce moment, nous dit Américo Nunes, que choisit le PLM pour publier son nouveau programme social et politique, qu’il adresse « essentiellement à la “classe la plus nombreuse” – et la plus pauvre – du pays (prolétaires, ouvriers, paysans, péones et classe moyenne pauvre ».

Réprimée dans le sang, la grève de Cananea marque également un point de rupture dans le processus de pacification sociale que le Porfiriat prétendait instaurer par la capitalisation de la société mexicaine et l’extension progressive du domaine du salariat. Elle révèle la vraie nature répressive d’un système proto-industriel en formation sous contrôle étranger, principalement nord-américain. L’année suivante – 1907 – verra les ouvriers de Río Blanco entrer en action en bloquant les manufactures textiles locales, sous capitaux français, dans la zone comprise entre Puebla et Veracruz. Avec le même résultat : une levée en masse suivie d’une répression provoquant la mort de centaines de grévistes. Du côté du « magonisme » militant, l’évolution s’accentue « vers un approfondissement des idées anarchistes et communautaires sous l’influence de Pierre Kropotkine, surtout par son idée centrale d’un anarcho-communisme centré sur les idées essentielles d’ “appui mutuel”, d’insurrection et de commune libertaire ».

Désir d’utopie et dialectique du dépassement

Si le « magonisme » relève d’un anarchisme dynamique, hétérodoxe, libre de toute fixité idéologique, c’est que, de 1906 à 1911, le temps d’élaboration de l’idée de révolution comme totalité, il s’articule à une dialectique du dépassement permanent, ouverte au vaste champ des possibles émancipateurs, intégrant sans chercher le point de synthèse des traditions aussi anciennes au Mexique que celle du communalisme indien et aussi modernes que celle de l’action directe ouvrière, de forme syndicaliste ou pas. C’est sans doute là ce qui fait la singularité du « magonisme » et, d’une certaine manière, son actualité intempestive. Car il faut bien admettre que cette curiosité pratique qui le caractérisa et cette aptitude qui fut la sienne à capter, dans le tréfonds des consciences parcellaires et séparées, ce qui pouvait faire imaginaire commun d’une utopie en construction n’étaient pas, c’est le moins qu’on puisse dire, les qualités les plus partagées dans le vaste monde idéologisée du progressisme révolutionnaire de son temps. La leçon vaut toujours pour aujourd’hui, et peut-être davantage même que pour hier, en ces temps d’effondrement. Comme vaut l’approche de Flores Magón et de ses amis, qui ne préjuge de rien mais décèle, dans le monde des exploités et des dominés tel qu’il va, les points de convergence nécessaires pour le subvertir. L’actualité de notre époque est encore fertile en dépassements que la Théorie ignore, mais que la praxis conjugue sans savoir le plus souvent qu’elle renoue, ce faisant, avec un très ancien projet d’émancipation.

Cette tentative d’articulation entre l’ « utopie communiste primitive » directement liée au mythe communautaire indien, à son rapport à la Terre Mère, et le socialisme libertaire des temps nouveaux s’élaborant dans les pratiques d’organisation et d’action des « classes ouvrières » naissantes, bien des progressistes de l’époque, anarchistes compris, la jugèrent à tort contradictoire. À tort parce qu’elle contenait, dans sa méthodologie même, une promesse inédite de conciliation entre l’ancienne cosmogonie indienne et la nouvelle puissance d’un prolétariat en formation, et que, poétisée, cette convergence d’imaginaires apparemment antithétiques pouvait agir, révolutionnairement et de facto, comme une « réserve utopique » en devenir où s’accorderaient, enfin, la nostalgie d’un âge d’or et la dynamique d’un temps historique à venir, celui de « l’arrêt messianique du présent », pour reprendre la belle référence benjaminienne.

Sur cette thématique d’exception, Américo Nunes apporte des lumières indispensables pour saisir en quoi le « désir de révolution » si pleinement incarné par Flores Magón n’est pas séparable d’une dialectique de réélaboration, ouverte à l’ancien et au nouveau, du projet communiste libertaire d’émancipation défini comme « retour à la communauté » humaine et au « travail social en commun ». C’est en ce sens, nous dit l’auteur, « que ce qui le taraudait, c’était la possibilité, ou non, d’articuler une histoire sociale passée-présente, où le passé et le présent s’entrecroiseraient, afin de changer et transformer une réalité insupportable pour les masses ».

Entre « passé passé » et « passé futur », la révolution

Dans un article paru le 2 septembre 1911 dans Regeneración, Ricardo Flores Magón affirmait que « le peuple mexicain [était] apte pour le communisme ». Il s’agissait alors, pour lui, de laisser ouverte, désirable et possible la perspective d’un dépassement nécessaire de la révolution politique qui avait provoqué la démission de Porfirio Diaz le 25 mai 1911 et allait permettre l’élection du libéral Francisco I. Madero le 15 octobre. Plus que de circonstance, ce texte, subtilement analysé par Américo Nunes, fait surtout preuve de l’intime conviction de Flores Magón que la révolution sociale constitue la seule issue possible à la révolution politique, le seul chemin vers l’émancipation collective. Intimement, il sent que, dans son être profond, dans son étrangeté, dans sa quête d’un sens commun à son existence, la multitude des déshérités et des humiliés doit désormais chercher dans le communisme – perçu comme abolition des anciennes formes de possession capitaliste de la terre – la forme réelle de son émancipation. Le « passé futur » est là, précisément là, dans cette réappropriation imaginaire du « passé passé » inabouti et dans son prolongement possible. La révolution sociale, c’est en somme ce temps où la radicalité se nourrit des mythes anciens et y puise l’essentiel de sa force d’impulsion.

« Presque toujours, écrivit Octavio Paz, l’utopie suppose l’existence préalable, dans un passé lointain, d’un âge d’or qui justifie et rend possible son action révolutionnaire. [5] » Au long cours des « révolutions mexicaines », le zapatisme représenta sans doute, mieux que tout autre, la quintessence de cette aspiration du retour au « passé passé » d’un âge d’or qui, du reste, n’exista jamais que comme idée qu’il n’y avait de réalité mexicaine possible que mythique. Le « magonisme », lui, se situait dans un autre devenir, une perspective anarcho-communiste de rupture soucieuse d’emprunter au passé du rêve d’émancipation les raisons de construire un autre futur pour les pauvres, tous les pauvres – qu’ils fussent paysans, prolétaires, sous-prolétaires ou un peu les trois à la fois. C’est en cela que la vision de Flores Magón relève d’une cosmogonie où tout fermente d’une radicalité – plébéienne plus que prolétarienne –, constamment soucieuse d’imaginer, de susciter, de tisser des convergences d’imaginaires social et combattant entre pauvres, ces pauvres qui sont pour lui, et à l’évidence, le sel de la terre. Cette aptitude à chercher en permanence, en l’inventant si nécessaire – et au risque de se tromper parfois –, cette voie non tracée de l’émancipation des pauvres, c’est ce qui fait sans doute du « magonisme », hors cadre historique précis et quelques que soient les idées de l’époque, une manière toujours actuelle d’imaginer la révolution comme un devenir qui se nourrit d’un passé à rejouer infiniment.

Une vie comme œuvre

On reprendra, pour finir, par le début, car toujours le début est à reprendre. Si ce livre est bien un « essai politique », puissant et de grande ampleur, il atteste aussi qu’il faut voir la vie de Flores Magón comme œuvre, œuvre de vie précisément où le présent et l’absolu de l’idée de révolution empruntèrent des chemins difficiles qui engagèrent l’existence sensible, intime de ce rêveur éveillé que fut ce fils de la Sierra Mazateca. C’est même en ce sens que cette existence fait histoire inspirante. Ici, il n’est pas vain de rappeler que cet homme vécut quarante-six ans, dont un tiers aux États-Unis, avec de fréquentes périodes d’incarcération, et mourut, le 21 novembre 1922, dans des conditions qui demeurent suspectes au pénitencier de Leavenworth (Kansas) où il purgeait, depuis 1918, une peine de vingt ans de bagne pour « défaitisme » et « sabotage de l’effort de guerre » étatsunien.

Au vu de cette condition de déplacé, recevable est l’hypothèse d’un certain décentrement magonien par rapport au réel mexicain, d’autant plus recevable, pourrions-nous dire, qu’elle fait sienne deux données inséparables de la vie et de l’œuvre des révolutionnaires de ces temps où l’adhésion au « principe espérance » se payait souvent au prix du destierro. On a beaucoup reproché, en effet, à Flores Magón d’avoir vu le Mexique de loin et de l’avoir pensé, à partir de 1906, en exilé. On a beaucoup glosé, de même, sur ses penchants internationalistes, sur son refus de rallier Madero au début du processus révolutionnaire, sur ses contacts infructueux avec Villa, sur sa rencontre sans prolongements avec Zapata et surtout sur sa tentative « flibustière », un peu aventureuse il est vrai, d’instaurer, en janvier 1911, et pour cinq mois sur quelques kilomètres carrés, la Commune libre de Basse-Californie, avec le soutien actif d’anarchistes de diverses nationalités et de militants des IWW. Si toute critique est recevable, il n’en demeure pas moins que le projet de Flores Magón se décentra également pour le meilleur, comme pressentiment, comme anticipation dialectique, comme possibilité effective d’un ici et maintenant d’une utopie libertaire refusant tout verrouillage conceptuel, dégagée de toute nécessité objective et produite comme mouvement ascendant d’un imaginaire d’émancipation.

En cela, Flores Magón incarna plus que tout autre, et jusque dans ses limites, l’esprit même de l’utopie active nécessairement méfiante envers tout pouvoir institué ou en voie d’institution. Malgré les avanies, les déceptions, les doutes, ce révolutionnaire d’exception paya de sa vie ce que Ernst Bloch, que cite souvent et à juste titre Américo Nunes, définissait comme « l’espérance scrutatrice », à savoir « l’attente active du rêve éveillé », de « l’espoir concret », du « non-encore-conscient », du « non-encore-advenu », du « rêve vers l’avant » [6]. Ce fut précisément sa grandeur, et cela demeure sa force.

Car rien ne doit se perdre de ce qui, dans le passé du désir-révolution, a fait quintessence. Ce livre, qui fera date, nous le rappelle page après page.

Freddy GOMEZ

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