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A Contretemps, Bulletin bibliographique
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Une culture prolétarienne pour des temps maudits
À contretemps, n° 19, mars 2005
Article mis en ligne le 9 janvier 2006
dernière modification le 13 novembre 2014

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Il est des époques où les reniements débordent, où la veulerie progresse, où l’espérance recule. Des temps maudits. Ce fut le cas, en 1914, quand le mouvement ouvrier, contre toute attente, oublia sa raison d’être, accepta le crime et pactisa avec le capital au nom de l’Union sacrée. Sur le cadavre encore chaud de Jaurès et sous les applaudissements de Barrès. En ces temps de défaite, quelques militants syndicalistes révolutionnaires, une toute petite poignée, solitaires, ramèrent contre le courant, s’entêtant, illogiques et courageux, à maintenir le cap.

Marcel Martinet eut cet honneur.

Une récente actualité éditoriale nous offre, et c’est heureux, l’opportunité de nous arrêter un instant sur le parcours, à bien des égards exemplaire, de cet homme qui, contre vents et marées, resta fidèle, malgré l’époque, à une certaine idée de l’internationalisme et de l’autonomie ouvrière incarnés par le syndicalisme révolutionnaire.

Pour composer ce dossier, nous avons choisi de nous adresser à Charles Jacquier, fin connaisseur du sujet, directeur de la collection « Mémoires sociales » aux éditions Agone et responsable, dans la revue du même nom, de la rubrique « Histoire radicale ». Le texte qu’il a bien voulu nous adresser – Marcel Martinet ou l’orgueil de la fidélité – est la version écrite d’une présentation de l’auteur des Temps maudits et de Culture prolétarienne faite, en mai 2004, à la librairie marseillaise L’Odeur du temps, à l’occasion de la réédition, par Agone précisément, de ces deux ouvrages essentiels.

En seconde partie de dossier, on lira une étude de Marcel Martinet – Nécessité d’un nouvel individualisme – , originellement publiée dans le numéro de janvier-février 1934 de la revue Esprit. Il est fort à parier que, par son originalité et sa finesse, cette analyse in vivo de la montée des fascismes, du culte des chefs et de la progressive domestication bureaucratique du mouvement ouvrier, intéressera nos lecteurs. Du moins l’espérons-nous.


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