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A Contretemps, Bulletin bibliographique
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De quelques publications récentes
sur l’anarchisme espagnol
À contretemps, n° 41, septembre 2011
Article mis en ligne le 28 mai 2013
dernière modification le 26 janvier 2015

par F.G.

■ Ángel J. CAPPELLETTI
FRANCISCO FERRER Y LA PEDAGOGÍA LIBERTARIA
Madrid - La Laguna, La Malatesta/Tierra de Fuego, 2010, 132 p.

■ Guillaume GOUTTE
LUCÍA SÁNCHEZ SAORNIL
Poétesse, anarchiste et féministe

Paris, Éditions du Monde libertaire, 2011, 68 p.

■ Agustín GUILLAMÓN
LOS COMITÉS DE DEFENSA DE LA CNT EN BARCELONA (1933-1938)
De los Cuadros de defensa a los Comités revolucionarios
de barriada, las Patrullas de control y las Milicias populares

Barcelona, Aldarull Edicions, 2011, 254 p.

■ José NEGRE
RECUERDOS DE UN VIEJO MILITANTE
Madrid - La Laguna, La Malatesta/Tierra de Fuego, 2010, 126 p.

■ Julián VADILLO MUÑOZ
MAURO BAJATIERRA, ANARQUISTA Y PERIODISTA DE ACCIÓN
Madrid - La Laguna, La Malatesta/Tierra de Fuego, 2011, 156 p., ill.

Couvrir avec régularité, et si possible avec sérieux, l’actualité éditoriale tournant autour de l’anarchisme espagnol constitue sans doute l’un des défis que, depuis le lancement d’À contretemps, nous avons voulu relever. Non tant par attachement exagéré ou mimétique au mythe fondateur qu’il continuerait d’incarner, mais plutôt parce que, débarrassée de sa part de légende et passée au crible de la critique, son histoire, éminemment contradictoire, peut encore donner matière à réflexion à celles et ceux, finalement plus nombreux qu’on ne l’imagine, qui continuent, sans illusions mais sans faiblesse, à penser qu’il n’est d’autre avenir possible que de transformer radicalement le présent. De ce point de vue, le récent mouvement dit des « Indignés » opère, dans les formes d’organisation qu’il s’est choisies mais aussi dans l’imaginaire qu’il développe, une connexion évidente, quoique souvent inconsciente, avec ce qui fit, historiquement, la singularité anti-autoritaire du mouvement ouvrier espagnol. Du moins le pensons-nous, ce qui ne saurait dire que nous nous berçons d’espoirs quant à sa portée. Il faudra qu’il se débarrasse encore des nombreuses aspirations citoyennistes ou démocratiques qui l’encombrent pour passer de l’indignation – nécessaire – à la révolte – indispensable – contre les maîtres du monde.

C’est dans le même esprit et avec les mêmes intentions que nous avons choisi de nous intéresser ici à quelques publications récentes sur l’anarchisme espagnol – celui qui monta à l’assaut du ciel en juillet 1936 et connut la dure épreuve des révolutions inachevées –, mais aussi sur quelques-unes des individualités qui, chacune à sa manière, sur son propre terrain et en diverses époques, l’incarnèrent.

Avec le temps, Francisco Ferrer (1859-1909), éminente figure de l’éducation populaire, laïque et libertaire, a fini par gagner en respectabilité. Corollaire de cette reconnaissance institutionnelle – et critique post-moderne des utopies aidant –, son rapport à l’anarchisme semble aujourd’hui devoir être minimisé. Comme si, après avoir été diabolisé par l’historiographie conservatrice, puis nationale-catholique, le célèbre fusillé du 9 octobre 1909 était désormais en passe de se muer, aux yeux de certains experts de la néo-histoire contemporaine, en simple représentant d’un républicanisme radical, libre-penseur et franc-maçon. Dans ces circonstances, la réédition du bref essai que le philosophe argentin et historien de l’anarchisme Ángel J. Cappelletti (1927-1995) consacra, à la fin des années 1970, à la pédagogie libertaire de Ferrer est d’autant plus opportune qu’elle contribuera, sans doute, à troubler les eaux calmes du consensus historiographique dominant dans lesquelles finissait par s’engloutir la singularité subversive du fondateur de l’École moderne. Pour Cappelletti, qui s’intéresse surtout à l’œuvre éducatrice de Ferrer, « l’influence que l’anarchisme exerça sur ses idées pédagogiques et celle que les méthodes et l’esprit de l’École moderne exercèrent sur les milieux ouvriers et anarchistes espagnols dans les décades suivantes sont suffisamment établies pour résister à toute remise en cause » [1]. Cela dit, tout hanté qu’il fût par le rêve libertaire, Ferrer, rappelle Cappelletti, se méfia toujours d’une trop forte identification à l’anarchisme. Non par crainte d’y gagner une mauvaise réputation, mais plutôt par souci de cohérence et pour maintenir son projet éducatif à l’écart de toute tradition idéologique trop marquée. Et, de fait, plus que d’une pédagogie libertaire stricto sensu, l’École moderne s’inspira davantage d’une philosophie scientiste à vocation matérialiste, approche fortement contestée par quelques penseurs anarchistes de l’époque – notamment Ricardo Mella, qui la jugeait par trop empreinte de dogmatisme rationaliste. Il n’empêche que, malgré ses défauts et les faibles échos qu’elle suscita auprès du peuple, la courte expérience éducative développée par l’École moderne sous l’impulsion de Ferrer finit, chemin faisant, par représenter un tel danger pour les institutions catholiques d’enseignement sous protection de l’État que son instigateur dut en payer le prix fort. Son exécution, dans les fossés de Montjuich, au lendemain de la « Semaine tragique » de l’été 1909, dont on l’accusa à tort d’être l’inspirateur, lia définitivement son sort à celui d’un anarchisme ouvrier en phase de construction.

Contemporain de Francisco Ferrer, José Negre (1875-1939), typographe de profession et fondateur de l’Athénée syndicaliste de Barcelone à la veille de cette « Semaine tragique », fut précisément l’un des principaux promoteurs de cette montée en puissance, à l’aube du XXe siècle, d’un syndicalisme d’action directe aux effets prolongés. Dernier secrétaire de la Fédération ouvrière Solidaridad Obrera, dont il contribua à développer l’autonomie de classe, et premier de la naissante Confédération nationale du travail [2], le nom de José Negre tomba par la suite dans l’oubli, comme ceux de quelques protagonistes de cette époque héroïque [3]. Ses Recuerdos de un viejo militante (Souvenirs d’un vieux militant), recueil initialement publié pendant la guerre d’Espagne et récemment réédité par les soins de La Malatesta, constituent un document de premier choix sur sa participation à la mutation syndicaliste de l’anarchisme ouvrier espagnol de la première décennie du siècle passé, mutation dont Anselmo Lorenzo, sa grande figure, avait fait la condition de son salut. Rédigés à partir de conférences données par José Negre, en juin 1937, à Barcelone, ces « souvenirs » – malheureusement amputés de leur seconde partie, consacrée à la fondation de la CNT – évoquent le rôle qu’il joua comme secrétaire de la Société ouvrière de l’Art d’imprimer, comme organisateur de la grève du quotidien El Progreso et comme participant actif au soulèvement de l’été 1909, participation qui lui valut de se retrouver en prison. Mais, au-delà du récit, très riche en détails, qu’ils offrent sur ces événements, ces « Souvenirs » valent surtout pour leur manière d’aborder la question des rapports – très conflictuels – qui, du temps de Solidaridad Obrera, caractérisèrent les relations entre socialistes, radicaux et syndicalistes, conflictualité liée à la volonté de ces derniers de promouvoir, coûte que coûte, un séparatisme ouvrier libre de toutes entraves politiques. Minutieux, ce récit conserve, par ailleurs, la fraîcheur du témoignage sans jamais sombrer dans l’anecdotique ou succomber à ce penchant fort connu des mémorialistes à l’auto-promotion de leur propre rôle historique. Car José Negre était visiblement un modeste du combat ouvrier plus enclin à l’ombre qu’à la lumière. Porté par l’enthousiasme révolutionnaire de juillet 1936, il accepta , à la demande de la CNT, de jouer le rôle de témoin de la « vieille cause » en s’en faisant, à l’heure des brasiers, l’infatigable propagandiste. La guerre terminée, il prit la route de la Retirada et s’éteignit, le 24 décembre 1939, au camp d’Argelès-sur-Mer, dans l’anonymat le plus complet. Dans ses Mémoires d’un révolutionnaire, Victor Serge écrit : « Je luttai des mois pour procurer un misérable secours de trois cents francs à un vieil homme de soixante-dix ans qui mourait sur un grabat dans un camp de concentration et qui était un des fondateurs de la CNT, José Negre ; j’alertai les “Anciens de la CGT”, je fis parler à Jouhaux, en vain. Je ne reconnaissais plus d’anciens amis affectionnés que j’avais connus pleins d’élans généreux. [4] » Comme quoi ce temps de la défaite espagnole fut aussi celui d’un effondrement plus général de l’entraide.

De l’existence mouvementée de Mauro Bajatierra (1884-1939), l’histoire n’a finalement retenu que ses talentueuses chroniques dans CNT durant la guerre civile et sa mort, les armes à la main, dans Madrid occupé par les fascistes, sur lesquels il vida ses derniers chargeurs. D’où l’évident intérêt de la courte mais très précise biographie – Mauro Bajatierra, anarquista y periodista de acción (Mauro Bajatierra, anarchiste et journaliste d’action) – que vient de lui consacrer Julián Vadillo Muñoz. Comme Cipriano Mera – dont on annonce pour bientôt la traduction française des Mémoires –, Mauro Bajatierra fut un pur produit du mouvement ouvrier madrilène de sensibilité libertaire. Fondateur du groupe anarchiste Los Iguales (Les égaux), il exerça, comme artisan, le métier de boulanger et milita activement à la Société des Arts blancs (syndicat des boulangers) confédérée à l’Union générale des travailleurs, de tendance socialiste. Cette pratique d’adhésion à l’UGT, adoptée par les anarchistes castillans – mais aussi asturiens et cantabres –, reposait sur l’idée de la force de l’unité ouvrière. Quand l’UGT était majoritairement implantée dans une branche ou dans une ville, on y adhérait, non clandestinement pour y faire de l’entrisme, mais ouvertement pour y développer l’associationnisme ouvrier et y défendre, en son sein, un syndicalisme d’action directe. C’est ainsi que Bajatierra, qui participa à divers congrès nationaux de l’UGT comme représentant de son syndicat, ne cessa jamais d’y promouvoir un syndicalisme de lutte et d’y ferrailler contre l’alignement de l’UGT sur le Parti socialiste et les positions conciliatrices de Pablo Iglesias, Manuel Cordero et Francisco Largo Caballero, ses dirigeants. Parallèlement à son militantisme ouvrier, Bajatierra collabora à diverses publications anarchistes et, comme l’avaient fait avant lui Anselmo Lorenzo, Francisco Ferrer ou Rafael Farga Pellicer, intégra la franc-maçonnerie par anti-cléricalisme. En 1921, il fut accusé, puis innocenté, d’avoir participé à l’attentat contre le Premier ministre Eduardo Dato. La dictature du général Primo de Rivera le conduisit à Paris – d’où les autorités l’expulsèrent pour « menées subversives » –, à Bruxelles et à Berlin. Avec la République, Bajatierra s’engagea résolument dans l’activité journalistique – à La Tierra, journal dirigé par Salvador Cánovas Cervantes, à CNT, organe de la Confédération, mais aussi dans d’autres publications libertaires – et dans la littérature sociale et romanesque, principalement à travers la maison d’édition Plus Ultra, fondée par ses soins. Sur ce militantisme de plume, son biographe nous offre une analyse très fouillée de la production journalistique et littéraire de Bajatierra qui, par bien des aspects, méritait d’être réévaluée et dont ses « chroniques de guerre », épatantes de profondeur mais aussi d’humour, furent sans doute le point d’orgue.

Pour être « sans prétention », comme le signale modestement Guillaume Goutte, son auteur, la brochure qu’il consacre à Lucía Sánchez Saornil (1895-1970) n’en a pas moins le double mérite de s’intéresser aux combats engagés par l’une des principales inspiratrices du mouvement Mujeres Libres (Femmes libres), mais aussi de faciliter la lecture, en français, de quelques-uns de ses textes sur la « question des femmes ». Bien moins connue que Federica Montseny, dont la qualité de « dirigeante » anarchiste eut surtout pour effet de minimiser le machisme structurel des organisations libertaires dans lesquelles elle milita, Lucía Sánchez Saornil s’en sépara sur bien des points, et notamment sur l’analyse – très pertinente – qu’elle produisit sur la condition des femmes et la double exploitation qu’elles subissaient, y compris chez les libertaires. Ce faisant, elle contribua à faire imploser quelques lieux communs proudhoniens communément admis par l’anarchisme organisé. Il est vrai que Lucía Sánchez Saornil eut un parcours très atypique au sein du mouvement libertaire espagnol de son temps. Issue d’une famille ouvrière de Madrid, elle consacra ses années de jeunesse à travailler (à la Telefónica) tout en s’adonnant à la peinture et surtout à la poésie. Proche du mouvement ultraïste [5], elle publia, sous le pseudonyme de Luciano de San-Saor, quelques textes poétiques de qualité – dont certains tournent autour de l’érotique homosexuelle, sujet rarement abordé à l’époque – dans des revues d’avant-garde comme Ultra et Gran Guiñol. Si rien ne prouve qu’elle fut elle-même lesbienne, il est clair que, sur la question de l’homosexualité, Lucía Sánchez Saornil manifesta une ouverture d’esprit nettement à contre-courant de la mentalité dominante dans le mouvement libertaire de son temps. Intelligemment construite, la brochure de Guillaume Goutte explore les diverses facettes de l’existence de cette femme inspirée, dont l’un des principaux mérites fut sans doute d’être guidée par une irréductible volonté libertaire de fracturer les normes admises. Ainsi, c’est avec la même passion révolutionnaire qu’elle participa aux combats de l’avant-garde poétique et aux luttes sociales qui, la République venue, embrasèrent l’Espagne. Secrétaire de rédaction à CNT, elle collabora avec talent aux grands titres de la presse libertaire de son temps. En 1935, une retentissante polémique sur la « question des femmes » l’opposa, dans les colonnes de Solidaridad Obrera, à Mariano Rodríguez Vázquez (Marianet), alors membre de la rédaction. Pour partie reproduite dans cette brochure, sa forte réponse à Marianet ouvrit la voie à la création de l’organisation Mujeres Libres, dont Lucía Sánchez Saornil fut à l’évidence la grande inspiratrice. On sait que, malgré tous les efforts qu’elles déployèrent durant la guerre civile, même organisées de manière autonome, ces « femmes libres » demeurèrent, au sein du mouvement libertaire espagnol, une excroissance tout juste tolérée. Comme s’il fallait bien plus qu’une révolution pour faire avancer les consciences. Après la défaite, Lucía Sánchez Saornil prit, pour une courte durée, le chemin de l’exil. En 1941, elle s’en retourna en Espagne auprès de son vieux père malade et vécut dans la clandestinité jusqu’en 1954. La dernière période de son existence, Lucía la vécut à Valence, auprès d’América Barroso (Meri), sans autre passion apparente, désormais, que l’écriture poétique.

Avec son dernier ouvrage en date – Los Comités de defensa de la CNT en Barcelona (1933-1938) –, le toujours très productif Agustín Guillamón, animateur de la revue Balance (Bilan), examine de manière très documentée l’activité développée par les Comités de défense de la CNT dans les années qui précédèrent, puis suivirent, à Barcelone, le mouvement révolutionnaire de juillet 1936. Déjà largement entamée dans les colonnes de Balance [6], cette réflexion sur la manière dont la CNT conçut et développa, à partir de 1933, des comités de défense d’un nouveau type est d’autant plus intéressante qu’elle dévoile, chez ses initiateurs, une authentique volonté de penser la révolution, y compris dans sa dimension armée. Pour Guillamón, c’est l’échec répété de l’insurrectionnalisme « immédiatiste » du début des années 1930 qui obligea la CNT à réexaminer la question de son articulation avec les groupes armés issus de ses rangs. Dans cette remise à plat stratégique, déterminant fut, selon lui, le rapport élaboré, au début de 1933, par Alexandre Schapiro, alors secrétaire de l’AIT, qui, au terme d’une minutieuse dénonciation de l’impréparation de l’insurrection de janvier 1933, concluait à l’absolue nécessité, pour la CNT, de redéfinir entièrement le cadre de sa structure militaire clandestine. Dans le même esprit, le Comité national des comités de défense (CNCD) de la CNT, créé peu après la proclamation de la République en 1931, adopta, en octobre 1934, un mode de structuration et de coordination interne fondé sur l’existence de groupes – ou cadres – de défense (de six militants syndicaux chacun) chargés, par quartier ou par village, de constituer la base d’un appareil militaire clandestin, dont l’utilité deviendra évidente deux ans plus tard.

Pour Guillamón – dont l’imaginaire n’excède que rarement, il est vrai, le cadre avant-gardiste hérité d’un bordiguisme revisité –, il fait peu de doute que la victoire de juillet 36 dut beaucoup plus à l’efficacité combattante de cette armée des ombres qu’à la « spontanéité » révolutionnaire des masses, ce en quoi il n’a pas forcément tort même si l’ampleur du mouvement de résistance au soulèvement fasciste plaide plutôt pour une combinaison des deux éléments. On ne le suivra pas, en revanche, dans sa lecture très dichotomique d’un processus révolutionnaire dont les comités de défense – transformés en comités révolutionnaires de quartier, en patrouilles de contrôle et en milices populaires – auraient été le fer de lance intransigeant (l’avant-garde en somme ou le parti en marche) et les comités supérieurs de la CNT-FAI l’élément liquidateur. Non tant parce qu’elle serait théoriquement irrecevable – il y eut bien ralliement des instances dirigeantes de la CNT-FAI à l’antifascisme d’État –, mais parce que, dans son désir de décerner coûte que coûte des bons points, cette lecture évacue complètement l’extrême complexité d’un processus où les raisons des uns entraient tout de même en flagrante contradiction – politique, stratégique et géographique, Barcelone n’étant pas toute l’Espagne – avec les raisons des autres. Guillamón s’en tient quant à lui à une vérité, insubmersible et inlassablement répétée, où, à défaut de Parti de la révolution réellement existant, la révolution aurait tracé, d’elle-même, une claire ligne de partage entre révolutionnaires et liquidateurs. Il faut s’y faire : rien ne le fera bouger de cette vérité admise comme définitive. C’est d’autant plus dommage que, comme le prouve cette étude à bien des égards remarquable, sorti de cette invariance, le très instruit Guillamón est capable de nuances. Pour s’en convaincre, il suffit de le suivre dans sa description de l’organisation militaire de l’anarcho-syndicalisme des années 1930, ce labyrinthe où groupes d’action, groupes d’affinité et groupes de défense dessinèrent, de manière toujours volontariste et souvent contradictoire, le périmètre mouvant d’une subversion à venir.

José FERGO